Retour sur l’Île de Beauté. Entre mer et montagne. Retomber amoureuse.
Cap Corse. Prendre le temps. Vivre au rythme du soleil. Me lever à l’aube, profiter des lumières. Partir dans la montagne à la fraîcheur du matin. Se promener dans les senteurs du sud. Pin, romarin, immortelle. Odeur du soleil. Souffle chaud. Faire une sieste à l’ombre du soleil de midi. Descendre se rafraîchir à la mer l’après-midi. Remonter dans la montagne, observer les couleurs chatoyantes du coucher du soleil. Dormir sous les étoiles. Au milieu des montagnes, mais face à la mer. Recommencer. Marcher. Courir. Lire. Manger. Faire la sieste. Faire un plongeon dans l’eau turquoise. Dormir. Recommencer. Prendre le temps. Vivre le moment présent. Jouer avec le temps. Tantôt il file sans prévenir. Tantôt il s’allonge. Me laissant le loisir de profiter. Eloge de la lenteur.
Entre mer et montagne. Frontière entre deux mondes. Un écrin protégé. Un entre-deux. Ces espaces où je me sens à ma place. Un peu des deux côtés. En équilibre. Comme un funambule.
Et puis un jour, s’enfoncer à l’intérieur des terres. Rejoindre le GR20. Quitter la mer. Retrouver les ruisseaux et rivières à la place. Eau turquoise, transparente, toujours. Profiter de la chaleur des rochers. Ecouter le courant qui nettoie les énergies. Purifiée. Retourner sur mes pas. Redécouvrir ces petits coins de paradis découverts en juin. Avec un nouveau regard. Me réconcilier avec la caillasse. Avec la Haute-montagne. Légèreté. Être en accord avec moi-même. Le corps suit le cœur et la tête. Le genou tient le coup. Me réconcilier avec moi-même. Continuer à rêver. Rien est impossible.
Revenir à l’essentiel. Vivre dehors. Se laver à la rivière. Faire son linge sur les rochers. Manger simplement. Boire l’eau de source. Marcher beaucoup. Courir autant. Voler un peu. Reprendre mon souffle. Souffle de liberté. Et observer. Respecter le lieu. Et soi-même. Ecouter ses limites. Parfois les dépasser. Pleurer de joie et de gratitude.
Piana. La dernière étape. Tu sais, quand tu réalises que tu as fait le tour. Que tu sens au fond de toi que c’est fini. Sans vraiment savoir pourquoi. Mais que tu sais aussi que dès que tu auras quitté cet endroit, tu voudras y retourner. Contradiction quand tu nous tiens. Avoir aimé chaque instant. Vouloir à la fois rester. Vouloir à la fois rentrer. Avoir la sensation d’avoir trouvé ce que je venais chercher. Sans bien savoir encore ce que je venais chercher. Chercher des réponses dans la montagne. Dans ma montagne. Savoir que la réponse est quelque part au fond de moi. Une petite graine a été plantée. Elle va germer jusqu’à éclore. Dans une semaine, un mois, un an. Elle prendra le temps qu’il faudra. Je prendrai le temps qu’il faudra.
Profiter des derniers instants. Prendre le temps. Se réveiller à l’aube. En même temps que le soleil. Voir le ciel rouge s’éclaircir peu à peu. Lumière mauve. Observer ce spectacle seule. Se dire que la plupart des gens dorment et ratent cette magnifique lumière. Se sentir privilégiée.
Profiter des derniers instants. Retour de plage. Ramener du sable sur mes clapettes. De l’iode dans mes cheveux. Du baume au cœur. Me préparer une limonade. Prendre le temps. Et profiter d’une autre lumière. Couché de soleil sur Piana. Lumière orangée. Fin d’un cycle.
Demain, je rentre. Mais je reviendrai. Merci Ile de Beauté
« Il n’y a rien à prouver, il y a tout à éprouver. Il n’y a rien à conquérir, il y a tout à chérir. Émerveille-toi, simplement. » (Marc Vella)
Laisser une réponse